Tempérance, jour 7 – 23 octobre 2019

L’étude
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Il y a cinq ans, je faisais ma première expérience d’un an. J’allais photographier le couchant, du même point de vue, tous les soirs. Sous une forme singulière, je me suis offert une chose assez banale : la contrainte comme moyen de création.

J’ai toujours aimé les films de ceux qui se photographient quotidiennement pour révéler le passage du temps. Sans parler de Koyaanisqatsi, un chef-d’œuvre du cinéma qui a exploité toutes les techniques temporelles. À mon modeste niveau, j’avais choisi l’amplitude des couchants du soleil comme sujet. J’espérais ainsi voir l’astre flotter sur l’horizon (pas de suspens : ça n’a pas fonctionné, mais l’expérience en valait le coup, j’en reparlerai peut-être).

La prise de poste journalière rejoignait un fantasme plus ancien. Celui, partagé par d’autres, de devenir Gardien de Phare. Être déposé sur l’île, seul pendant des mois, au rythme de la lumière, du temps et des éléments. Ermite enfermé dehors, sur ce navire immobile que la mer franchit. J’ai touché cette émotion en venant me poster sur ma vigie, jour après jour.

Ce rythme presque monacal donne de l’espace à la pensée. D’autres idées d’expériences à l’année me sont venues, dont celle qui nous occupe ici : Prendre une photo par jour.

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