Tempérance, jour 37 (b) – 22 novembre 2019

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– L’anecdote du jour –

Alors que je ressors faire des photos de nuit, j’ignore que j’ai déjà réalisé un très bon cliché le matin même. Sur l’écran de contrôle, je n’avais pas vu mes intentions apparaître.

Je voulais créer un lien entre un tag et une publicité sans parvenir à une composition ni une signification satisfaisantes. L’intuition de rajouter un véhicule semblait ratée sur petit écran et pas le temps de recommencer. Or, il s’agit d’un camion de nettoyage qui me permet d’exprimer les thèmes de la consommation et de l’écologie, dans un mouvement de légère dégringolade. L’image est bel et bien parachevée !

En revanche, je fus immédiatement persuadé de la qualité de l’image nocturne. Je tenais l’esthétique, l’émotion et la lumière poursuivies avec acharnement. Malgré le cadrage loupé (ça se retouche), je devais la garder.

Chacune de ces photos représente un questionnement important. Comment trouver au delà de la forme et de la technique, le sens et l’émotion ? Ils sont difficiles à obtenir simultanément bien qu’ils ne soient pas opposés. La photo du matin apporte du sens (qui est une forme d’émotion), celle du soir apporte de l’émotion (qui est une forme de sens). Les deux se répondent. L’une sur la laideur du monde, l’autre sur ma sensibilité. L’autre contre l’une, ma sensibilité contre la laideur du monde.

J’avais une citation en tête dont je ne retrouve pas l’auteur, ou plutôt je trouve plusieurs auteurs avec des citations similaires. « La vie est belle, c’est le monde qui est affreux ». Est-ce que je l’ai mal retenue ? Est-ce que je l’ai inventée ? J’en fait mon aphorisme, c’est mon sens de la vie.

Je ne peux choisir entre mes deux images. Elles sont sœurs sous bien des aspects. Les deux souffrent de défauts techniques, de mon manque de pratique de la photo de rue aussi. Ce sont pourtant de beaux instantanés, comme la rue sait en offrir à ceux qui tentent l’aventure. Elles ne forment pas un diptyque, mais dialoguent entre leurs différences. La militante et la mystérieuse. La discursive et l’élusive. La concrète et la vaporeuse. La diurne et la nocturne…

C’est ma première dérogation aux règles de Tempérance.

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1 commentaire

  1. Je re regarde tes photos et tes textes avec plaisir
    Je prends plus de temps, et c fort agréable, peut-être parce que je sais qui a fait ce travail !
    Bravo
    Par contre j j’ai envie de voir les photos de près.

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