Les premières semaines, les premiers mois, je veux rester dans mes préoccupations habituelles. Chasser la bonne photo dans mon champ esthétique et discursif (contre-jours, déformations optiques, flou, disparition, dégradation…). Je mets longtemps à comprendre que je me trompe. Tempérance est un challenge, une occasion unique de jouer et de tester sans limite. Si je n’ai pas de sujet ni d’idée dans mon champ d’intérêt, il faut que je me laisse partir sur des chemins imprévus. Si je ne peux être attiré par une lumière existante, à moi d’imaginer comment l’obtenir. Il faut que je reste ouvert d’esprit. Il y a des rencontres que je ne ferai peut-être que cette fois !
Et si c’est mauvais, il vaut mieux un échec ludique qu’un échec triste. Un joyeux n’importe quoi, qu’un soufflé prétentieux qui finit comme une bouse. Penser à la liberté d’un Picasso, d’un Klee, d’un Odilon Redon ou d’un David Hockney.