Je découvre malgré moi plus de similitudes avec mon père que je ne le pensais. C’en est presque amplifié par le deuil, avec des mimétismes naissant, qui n’existaient pour ainsi dire pas, juste avant. J’avais compris certaines choses mais pas toujours avec toutes leurs implications. Ici, au détour d’une image et là, au détour d’un objet, je recolle certains morceaux. Les petites phrases, les attitudes et les anecdotes, des indices qui révèlent certains pans de sa vie et de sa personnalité. Ça n’excuse pas tout de la part de Saint Pénible, mais je regrette de comprendre avec une telle acuité si tard. Visiblement, il fallait qu’il parte pour cela, cruel paradoxe.
On me demande beaucoup le pourquoi de mes pseudonymes. C’est cette question qui me surprend, après tous ces Boris Vian, Romain Gary et autres David Bowie aux noms fabriqués et aux identités multiples. Bien plus encore, après 25 ans de pratiques d’internet où les pseudonymes sont légion et prennent parfois le pas sur le nom civil.
J’ai réalisé que mon Père avait un pseudo quand il était jeune. Un truc de roublard qui ne l’a pas empêché de se faire de vrais amis et de charmer ma mère. Nous n’avons pas eu de nom d’emprunt pour les mêmes raisons, mais nous l’avons fait tous les deux. Je n’y avais jamais songé. Est-ce que nous l’avons fait sous l’élan de la même pulsion ?