Qu’est-ce que je veux dire avec mes photos ?
Je me pose beaucoup la question. Je sais que ce n’est pas la bonne question, ou qu’elle est mal posée, mais je dois m’en poser une, qui permette une réponse et qui ne soit pas « À quoi bon ? ».
J’aime des lumières particulières, des photos souvent sous-exposées, des contre-jours, des brumes, des ombres. Je sais que la lumière est souvent mon seul sujet. En peinture comme en photographie, la lumière est tout, mais elle l’est souvent par le biais d’un support. La lumière au travers des pétales d’une fleur. La lumière modelant un visage. La lumière découpant le contours d’un corps nu. Moi, je ne vois parfois que la lumière. C’est l’émotion pure et primale qui me renvoie à l’enfance, quand je fabriquais mes chambres obscures et mes longue-vues, quand j’allais au cinéma avec mon bon copain, quand je regardais dans la visionneuse 3d… Tout ce qui vient à rebours, les éclats sur la mer, les phares de nuit dans les rideaux, toutes les projections. On dit que l’enfance c’est l’éternité, j’y ai des lumières qui brillent pour toujours.
Tout ceci concours à me faire parfois pleurer, par la simple intensité des lumières dans l’objectif. La lumière m’excite l’œil au sens propre, et au-delà le cerveau, et mes sens se trouvent à vif. Mais pour tout l’amour que je porte à la lumière – et tout en adorant aussi le ciel gris, la pluie et l’orage – cela ne suffit pas. Qu’est-ce que je donne à voir si je décide de montrer ?
Qu’est-ce que je veux dire avec ces photos ?